Au port, la foule s’est rassemblée. La nouvelle s’est répandue plus vite que la marée. Les journalistes s’avancent, microphones tendus comme des lances, voix qui s’entrechoquent. « Comment était-il à l’intérieur ? » « Avez-vous vu sa gorge ? » « Vous priiez ? » Nathaniel se protège les yeux du flash des caméras, submergé par le spectacle qui remplace la vérité.
Les médecins l’examinent rapidement, notant une déshydratation, des ecchymoses et un épuisement. Par miracle, il n’y a pas de fracture ni de rupture d’organe. Physiquement intact, Nathaniel se sent pourtant altéré d’une manière que la médecine ne pourra jamais répertorier. Il emporte avec lui l’écho des basses vibrations qui résonnent encore faiblement dans sa mémoire, comme si le chant des baleines vivait dans sa poitrine.